Seul le fait qu’un pays européen – en plus l’un des moteurs de l’Union Européenne – parte en guerre en Afrique est troublant – sans penser au Prix Nobel de la Paix qu’a reçu l’Europe en 2012!
Cette guerre, nous dit-on, est la seule réponse possible, et donc nécessaire dans la situation. Argument standard lors de toutes les guerres lancées par les occidentaux depuis la fin de la guerre froide. Le président socialiste François Hollande dit que cette intervention militaire n’aurait pas « d’autres buts que la lutte contre le terrorisme ». En en croire aux médias, ceci est surtout au bénéfice d’une population locale terrorisée par les djihadistes qui veulent introduire la charia. Mais les enjeux économiques, c’est à dire, les enjeux nucléaires, ne sont guère évoqués. Ce n’est pas pour protéger les civils Maliens contre la charria que les militaires français sont au Mali, mais bien pour sécuriser la continuité de l’approvisionnement de matière première pour faire tourner les centrales nucléaires en France, qui dépendent à un tiers de l’uranium de la région du Sahel.
Pour justifier une guerre on a besoin d’arguments humanitaires, c’est à dire la responsabilité de protéger les populations en danger. Mais dans la réalité il s’agit du maintien d’un train de vie injuste, dangereux et insoutenable à long terme, donc irresponsable. Train de vie sur le dos des populations justement que l’on dit devoir protéger par des moyens militaires.
Un bon-mot commun dit que la première victime dans une guerre, c’est la vérité. Il en est ainsi dans toutes les guerres, il suffit de voir les documentaires au sujet des guerres du passé. Ces documentaires ont à disposition des documents qui étaient secret jusque là. On découvre alors que ce qui a été dit à la population étaient des mensonges. Cela a toujours été le cas et il en est ainsi cette fois-ci.
La guerre, bien qu’elle fait reculer les extrémistes sur le moment, ne résout pas les problèmes de longue date au Mali est dans la région du Sahel. Elle en rajoute plein d’autres, dont un des premiers est une menace de terrorisme augmentée, sur place, dans la région et en France même. Nous avons suffisamment d’évidence pour ce phénomène autour du monde. La guerre contre le terrorisme a bien tué quelques terroristes et peut-être déjoué quelques actes terroristes, mais elle a surtout fait augmenter le réseau des bénévoles djihadistes de toute sorte.
Pour ceux qui n’ont pas la foi en la guerre ce n’est pas surprenant: la guerre engendre la guerre. Les vraies solutions, justes et humaines, prennent du temps et exigent une approche moins égoïste, moins nationaliste, moins protectionniste, moins aveuglée par le dogme de la croissance illimitée, qui en plus ne bénéficie qu’à une petite minorité devenant de moins en moins nombreuse.
La vidéo de trois minutes ci-dessous illustre bien la motivation aveuglée qui fait la justification de la guerre, qu’elle soit au Mali ou ailleurs. Je l’ai trouvé sur le site de la Vie, dans le contexte d’un article qui mérite être lu.