Hommage à Chantal Razafindravony

Par Jean-Denis Renaud

Une grande dame de la non-violence vient de nous quitter brusquement. Isolée dans une île dont la triste réalité politico-économique n’intéresse pas beaucoup les média, elle était pourtant connue de bien des personnes du MIR et d’IFOR.

Présidente du MIR de Madagascar (MIR/MAD) depuis de longues années, Chantal Razafindravony a représenté son association au sein de diverses rencontres internationales d’IFOR ou collaboré avec des MIR nationaux. On a pu ainsi la rencontrer par exemple au Japon avec IFOR, en France où elle a pu bénéficier des formations du MIR ou en Autriche, invitée par Hildegard Goss-Mayr qui l’a aussi fidèlement soutenue dans son travail de formatrice.

C’est en octobre 2000 que j’ai eu le plaisir de la rencontrer lors d’une formation que j’ai donnée à Tananarive sur la gestion des conflits, la communication non violente (CNV) et la médiation, pour les membres du MIR malgache.

Déjà imbibée de la non-violence active (NVA) inculquée par la pensée de Jean Goss et la venue d’Hildegard Goss-Mayr en 1993, Chantal s’est toujours montrée très motivée par la non-violence. Elle a publié des brochures sur la CNV et la NVA en langue malgache, a œuvré comme formatrice principalement dans les milieux d’églises, à radio Haja (radio catholique éducative d’Antsirabe) et a parallèlement été soutien de famille dans une situation économique très précaire.

Elle a souffert, comme tous les Malgaches d’un climat politique durablement chaotique, dans lequel elle s’est efforcée sans relâche de maintenir l’unité du MIR/MAD et de promouvoir la justice et la réconciliation parmi ses compatriotes jusqu’à sa récente attaque cérébrale.

Chantal a inlassablement lutté pour la paix jusqu’à la fin. Comme l’a témoigné un de ses proches qui a assisté à son dernier soupir : «C’est la première fois que je vois quelqu’un décéder si paisiblement ».

 

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