Déclaration de Prali (EUFOR)

La rencontre annuelle des membres de différentes branches européennes du Mouvement International de la Réconciliation a eu lieu du 13 au 15 avril 2012 au Centre œcuménique Agapè de Prali (Italie), à la veille de la Journée mondiale d’action contre les Dépenses Militaires.

Dans nos discussions sur la futilité de la guerre, nous avons noté qu’il devient de plus en plus évident – non seulement pour les pacifistes mais aussi pour les chercheurs et pour les ex-forces militaires, tels les Vétérans pour la Paix – que la guerre n’atteint pas ses objectifs déclarés. Les interventions militaires récentes en Afghanistan, en Iraq et en Libye ont été des échecs totaux en regard de l’amélioration de la stabilité, de la réduction des menaces terroristes et de la garantie de la sécurité et de meilleures conditions de vie pour les populations.

En Tunisie et en Egypte, les révolutions nonviolentes ont réussi à renverser les gouvernements existants et, tant que les attentes initiales ne sont pas entièrement réalisées, elles alimentent l’inspiration pour un processus de changement continu. Dans notre conception du pouvoir de l’amour pour la transformation du conflit sont inclus l’engagement et la formation nécessaires pour réaliser les changements amenés par les milieux nonviolents pendant le Printemps arabe.

Nous croyons que c’est principalement à cause du niveau insensé des ressources consacrées au développement de moyens de destruction et du mépris pour leurs effets sur l’environnement que les moyens nonviolents pour la résolution des conflits et l’édification de la paix sont sous-dotés et méconnus.

Nous refusons l’idée que la violence peut être limitée par une intervention militaire dans le cadre du renversement de gouvernements répressifs. Nous avons remarqué à chaque fois que les bénéfices sont limités, passagers et que le coût humain et environnemental est invariablement élevé à cause des morts et de la destruction d’infrastructures.

Nous regrettons particulièrement que les efforts de la Ligue Arabe pour déployer une mission d’observateurs en Syrie, ou les âpres négociations pour l’envoi d’une mission d’observateurs ou d’un représentant spécial de l’ONU par Kofi Annan aient été discrédités, laissant au public l’impression qu’il n’y a aucune alternative à la force militaire.

Enfin, nos gouvernements devraient réduire les dépenses militaires et investir sérieusement dans des moyens non-militaires pour assumer de manière nonviolente leur devoir de protection. Un signal important serait d’accorder soutien et asile aux objecteurs de conscience ou déserteurs de pays tels que l’Egypte, la Syrie, etc., dont les soldats sont forcés de combattre contre leurs propres concitoyens. En outre, ils devraient arrêter de fournir des armes aux combattants de la résistance ou de l’armée.

Selon les chiffres de l’Institut International de Recherches pour la Paix de Stockholm (SIPRI) – les plus fiables en matière de dépenses militaires dans le monde -, les dépenses militaires mondiales ont atteint approximativement 1,5 trillion de dollars en 2009. Cela représente une augmentation de 49 % par rapport à 2000. La crise financière mondiale et la récession économique ont eu peu d’effets sur les dépenses militaires mondiales. Deux-tiers des pays dont les données étaient disponibles ont augmenté leurs dépenses militaires.

Alors que les dépenses militaires croissent chaque année, les investissements pour la résolution des conflits, la paix et le développement stagnent loin en arrière.

Selon les chiffres du SIPRI, le niveau actuel des dépenses militaires équivaut au budget ordinaire de l’ONU pour 700 ans.

En 1995, la “Plateforme de Pékin” recommandait de réduire les dépenses militaires excessives afin de pouvoir consacrer des fonds supplémentaires au développement social et économique, en particulier à la promotion des femmes.

En cette Journée mondiale d’action contre les Dépenses militaires, nous voudrions rappeler au monde cette recommandation.

Les branches européennes du MIR

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